Hessisches Staatsballett

Dans cette pièce engagée, le légendaire chorégraphe surprend et captive. En fond de scène, une femme court d’est en ouest, sans jamais progresser, alors que peu à peu les danseurs émergent, alternant ralentis et gestuelle furieuse, avec une densité contagieuse qui envahit le plateau. Dans une énergie tout d’abord contenue, portée par les sons électroniques de la DJ allemande Grischa Lichtenberger, la pièce nous emporte comme un ouragan. Grâce à sa technique « gaga » qui prône la liberté totale du mouvement, les danseurs déploient une virtuosité sans limites. D’ondulations en contorsions, de soubresauts en pulsions, ils évoluent en articulant chaque muscle et semblent défier constamment les lois de la physique. Libérés de toute contrainte, les corps donnent à voir tout leur pouvoir explosif. Ohad Naharin convoque ainsi des images fortes pour évoquer le désir de paix et les chaînes qui étreignent les hommes des pays en guerre. Une œuvre universelle et intemporelle qui signe le choix d’une ouverture sur le monde.